Un texte que j'aime beaucoup!
Notre ami, Yves Duteil,
nous aura donné des mots
pour faire voir aux grands
ce qui nous fait si mal
à nous les enfants!

Quand donc les grands
comprendront-ils?
Quand donc guériront nous
des blessures de notre enfance,
causées par leur inconscience?









On ne sait pas toujours
à quel point les enfants
gardent de leurs blessures,
le souvenir longtemps,
et comme on a raison
d'aider à s'épanouir
cette fleur dans leur âme
qui commence à s'ouvrir.

Moi qui rêvait
d'amour, de musique et d'espoir,
je m'endormais,
cerné de frayeur dans le noir,
certain que tous les rêves
étaient sans lendemain.
Je m'éveillais toujours
le vide entre les mains...
Chacun vivait pour lui
dans sa tête, en silence.

Et je chantais mon âme
en pleine indifférence,
encombré de mes jours,
troublé de mes envies,
faisant semblant de rien
pour que l'on m'aime aussi.

L'été on m'envoyait
sur le bord de la mer
ou au fond du Gira,
profiter du grand air...

Ecrire à mes parents
que je m'amusais bien
et m'endormir tout seul
blotti dans mon chagrin.

J'essayais de grandir,
de m'envoler peut-être,
pour cueillir des étoiles
à ceux qui m'ont vu naître...

J'ai longtemps attendu
ce geste, ce regard
qui n'est jamais venu...
ou qui viendra peut-être trop tard.

Puis mon frère est parti
pour un lycée banal
en pension pour trois ans
parce qu'on s'entendait mal.
J'avais cherché sans cesse
à croiser son chemin
sans jamais parvenir
à rencontrer sa main.

Tous mes élans d'amour
brisés dans la coquille...

Essayer de renaître
en regardant les filles.
Aimer c'était malsain,
ervers ou malséant.
Pourtant c'était si doux,
si tendre et si troublant.

Aujourd'hui j'ai grandi...
Mais le silence est là menaçant
qui tourne autour de moi.

Je sais que mon destin
c'est d'être heureux ailleurs...
Et c'est vers l'avenir
que j'ai ouvert mon coeur.

Mais j'ai toujours gardé
de ces années perdues
le sentiment profond
de n'avoir pas vécu,
l'impression de sentir
mon coeur battre à l'envers.

La peur brusquement
d'aimer à découvert...

On ne sait pas toujours
à quel point
les enfants gardent
de leurs blessures
un souvenir cuisant.
Ni le temps qu'il faudra
pour apprendre à guérir.

Alors qu'il suffirait peut-être
d'un sourire...

Moi qui rêvait d'amour,
de musique et d'espoir,
J'ai attendu en vain
ce geste, ce regard...

Mais quand un enfant pleure
ou qu'il a du chagrin...
Je crois savoir un peu
ce dont il a besoin...


Yves Duteil










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