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Dire ou ne pas dire
Ne plus jamais rien perdre
des trop court, trop rare moments de grâce!
Ces petits intermèdes plein de soleil qui, avec rien ou si peu, mettent la joie à mon coeur.
Deux tourterelles si tristes, mais tellement tristes! Blotties sur une branche tout près de moi, elles me racontent leurs petites misères...
Les hirondelles toutes heureuses de découvrir le nouveau nichoir sous la corniche...
Cette petite fleur sauvage dans mon jardin réfugiée entre deux pierres, faisant rougir d'envie, par sa beauté sauvage, ses compagnes de la ville...
Le parfum des lilas porté jusqu'à moi par le vent... Monsieur le Vent qui, pour mon bonheur, fait des voltiges autour de moi.
Lorsque mon nom a l'air d'un mot gentil parce que c'est toi qui le prononces...
Oui, tous ces moments de grâce!
Dire ou ne pas dire...
L'espace est si court, si étroit sur une longueur d'onde...
Le risque de perdre tout simplement, en disant, est tellement grand...
Mais garder en moi, tous ces petits bonheurs, c'est garder un oiseau en cage...
C'est encore garder, captif entre mes doigts, ce papillon aux ailes éthérées... Le garder trop longtemps, il perdra ses couleurs, ses ailes se briseront...
La peine...si abondante... je peux bien prendre le risque d'en perdre un peu en la disant!
Mais la joie qui gonfle mon coeur, dans ces moments de grâce, est un trésor si précieux... Trop précieux peut-être, pour le laisser ainsi, aux quatre-vents des humeurs de la foule affolée.
Vite! ferme les portes, ferme les fenêtres. Ne laisse que la fenêtre du soleil couchant, à cette heure magique où il entre si bien dans la maison.
Et si à la tombée du jour mon coeur se sent vide d,avoir trop dit, l'astre lumineux sera au rendez-vous pour le réchauffer un peu et l'emplir à nouveau de lumière!
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mai 1995
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